2012: Une climatologie inhabituelle et favorable a l'obtention d'un millésime riche et flatteur pour ceux qui ont su le maitriser.
En 2012, la climatologie a été marquée par un hiver hors normes. D'une part, il a été exceptionnellement sec avec un déficit en eau historique (jamais vu depuis qu'existent les relevés pluviométriques). D'autre part, le mois de février a été particulièrement froid (pas vu depuis 1985) en début de mois pour ensuite être très chaud en fin de mois. Heureusement, par la suite, la pluviométrie est revenue à la normale et bien répartie sur la période végétative, à l'exception d'un léger stress hydrique début août, associé à des températures très élevées. Des orages sont arrivés juste au bon moment, fin août, pour assurer une fin de saison plus sereine.
Tout au long du cycle végétatif, les températures ont été supérieures à la moyenne (+10%) avec en particulier un début de mois d'août très chaud. Ces conditions climatiques ont été favorables à l'obtention d'une récolte de qualité.
Au niveau phytosanitaire, l'année à été plus compliquée qu'à l'habitude. La pression d'oïdium a été importante tout au long du cycle. La pression de mildiou à, quand à elle, augmentée en cours de saison pour atteindre des pics en été avec une présence importante de mildiou mosaïque à contenir.
Pour ce qui concerne La Madura, nous avons grâce à la prophylaxie (toujours beaucoup de travaux en vert) réussi à obtenir un bon état sanitaire avec 2 traitements anti-oïdium (3pour le carignan). Pour le mildiou, que généralement nous ne traitons pas, nous avons du faire un traitement de couverture sur le feuillage, fin juillet, contre le mildiou mosaïque.
Après cette saison intense, les vendanges se sont déroulées sereinement avec de beaux raisins et un temps clément. Les blancs ont été récoltés les 4 et 5 septembre. Nous n'avons ensuite débuté les rouges que le 20 septembre avec les syrah sur schistes pour terminer le 8 octobre avec les mourvèdre qui ont nécessité une attente plus importante pour atteindre une parfaite maturité phénolique (c'est là que le travail du vigneron a son importance). Nous n'avions pas terminé les vendanges si tard depuis 2004.
Les décuvages étant terminés depuis cette semaine, nous pouvons faire un premier bilan. En blanc, les vins sont aujourd'hui très flatteurs, expressifs et frais avec une belle rondeur. Les rendements ont pour nous été bons avec 41 hl/ha. Pour les rouges, il est encore tôt pour avoir un jugement définitif mais d'ores et déjà ils montrent de belles structures avec des tannins très souples. Au nez, ils sont déjà assez expressifs, typés et fruités. En rouge le rendement est de 29 hl/ha à peu près dans la norme chez nous.
En résumé, tout cela laisse présager d'un beau millésime 2012. Cela ne sera certainement pas le cas dans toutes les régions. De ce fait, nous espérons que les prescripteurs sauront intégrer le fait que nous n'avons pas eu le même climat que dans d'autres régions. En effet, l'amalgame entre les régions sur la qualité d'un millésime est malheureusement très fréquent. Il nous est rarement favorable car nous avons la chance d'avoir un climat généralement plus clément et de ce fait moins sujet aux fluctuations d'un millésime à l'autre. À bon entendeur...
Saint-Chinian, le 10 novembre 2012.
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